Rencontre avec Dan Petroski

DAN PETROSKI

Mon intérêt a commencé lorsque je travaillais pour le magazine TIME. J'ai eu la chance d'avoir une carte d’entreprise pour inviter des clients dans les meilleurs restaurants de New York. Pour étendre ce budget, j'ai décidé d'en apprendre davantage sur les choses les plus chères à la carte, à savoir le vin. J'ai donc acheté quelques livres, souscrit à Wine Spectator et visité la cave à vin la plus proche de mon bureau, Morrell's, avant de devenir un habitué du bar à vin du Rockefeller Center. Après quelques années de lectures enthousiastes et de dégustations, je suis devenu la personne de référence vers laquelle mes amis se tournaient pour des conseils sur le vin. J'ai reçu tellement d'appels de mes amis de Wall Street pour les aider à se repérer dans une carte des vins qu'ils ont commencé à m'inviter à dîner. Mon repas était payé grâce à l'argent que je leur faisais économiser sur la carte des vins, la belle affaire !

DAN PETROSKI

Après avoir quitté New York en 2005, j'ai pris un congé sabbatique pour travailler dans un vignoble pendant un an. J'ai vécu en Sicile où je prêtais main-forte au domaine de Valle dell'Acate. À la fin de cette expérience, je ne savais pas vraiment comment faire du vin, mais j'avais compris comment les Italiens l'appréciaient ! De retour aux États-Unis, je me suis dirigé directement vers la Californie pour travailler lors de deux vendanges chez DuMOL (dans la région viticole de Russian River, ndlr) et Larkmead (dans la Napa Valley, ndlr). Après cette période, j'ai eu la chance d'être embauché pour développer et gérer les opérations de vinification du domaine Larkmead. C’était une vraie immersion dans la culture vinicole de Napa et de sa région voisine, Sonoma. J’ai dégusté beaucoup de Pinot Noir de la Russian River et de Cabernet de la Napa Valley, mais ce qui me manquait, c'étaient les vins blancs frais, lumineux et salins d'Italie. Le climat de la Napa Valley est très méditerranéen, proche de celui du sud de l'Italie, mais notre culture culinaire et viticole est très différente. Massican a donc été créé comme une opportunité d'introduire des vins blancs plus frais et le concept a plutôt bien pris !

DAN PETROSKI

Il y en a vraiment trop pour les nommer tous ! Si je devais le limiter aux vins et cuvées qui ont inspiré Massican, je mentionnerais les suivants :  “Flors di Uis” de Vie di Romans, un assemblage de vins blancs du Frioul, “Ronco delle Mele” de Venica, un sauvignon blanc du Frioul, “Fiorduva” de Marisa Cuomo, un assemblage de vins blancs de la côte amalfitaine, et “Pietramarina” de Benanti sur l’Etna en Sicile.

DAN PETROSKI

Les cuvées Massican, Annia et Gemina sont des assemblages de cépages italiens, Tocai Friulano ou Greco, qui ne s'insèrent pas bien dans la carte des vins des restaurants, étant souvent relégués à une section aléatoire de "vins blancs aromatiques". Stratégiquement, j'ai donc décidé quelques années plus tard de produire un vermouth, plus commercial. C’était une réminiscence de mon séjour en Sicile, où chaque repas commençait par un apéritif rafraîchissant (un Campari et soda) et se terminait par une boisson amère (un Amaro). Dès 2006, je bricolais déjà chez moi de l'amaro et du vermouth, alors j'ai pensé que ce serait amusant de le commercialiser pour atteindre le segment des boissons aromatiques (le vermouth est désigné légalement comme un vin aromatisé, ndlr). Puis, vers 2014, j'ai rencontré Edward Westbrook de Westbrook Brewing Company, qui produisait certaines des meilleures bières de Caroline du Sud, en particulier la bière “White Thai”, de style belge, qui m'a impressionné par son caractère gastronomique avec ses multiples possibilités d'accords. Nous nous sommes bien entendus et avons commencé à collaborer sur la Birra Bianca de Massican, une bière de style belge blanche vieillie dans nos fûts de vin blanc. 

DAN PETROSKI

Tout l'aspect numérique de Massican est axé sur les possibilités d'échange avec nos clients et de créer du lien. Mais, pensez à la commande en ligne aujourd'hui : vous achetez puis, en fonction de la météo et tout un tas d’autres paramètres, vous recevez votre vin dans sept à dix jours, voire plusieurs mois ! Ma vision pour intégrer des NFT avec une série d'artistes était de dire : "Merci d'avoir acheté notre vin. Vous ne recevrez pas le vin tout de suite, mais je vous offre cette œuvre numérique en tant que remerciement ! ”. Bientôt, Massican se prolongera également dans le Métavers avec un concept similaire. Cet espace virtuel sera accessible 24 h/24, 7j/7, 365 jours par an et disponible pour tous les clients de Massican afin de réaliser leurs propres expériences dans cet espace. Mon avatar y animera des expériences de dégustation en tant que barman ou sommelier.

DAN PETROSKI

Pendant la pandémie, nous avions tous besoin d'une évasion. Je me suis demandé : “où est-ce que je voudrais être en train de boire un verre de vin en ce moment ?”. Cela a rapidement évolué vers une relation éditoriale avec Phaidon Press, qui a accepté d'embarquer dans mon voyage, et nous nous sommes d’abord associés pour une collaboration sur Instagram. C’est vite devenu notre moyen de nous évader de notre quarantaine, un verre de vin à la main. Pendant que je vivais cette période avec ma "bande de pandémie", j'ai réalisé que tout ce dont nous parlions à ce moment-là influençait notre existence sociale et culturelle actuelle. Ainsi, j'ai entamé la deuxième année du magazine Massican sur Instagram en tant que reflet de ces conversations, et c’est vite devenu un magazine d'actualités. Nous étions devenus un petit vignoble de Napa qui publiait des articles sur les droits de vote, les personnes transgenres, les sans-abris, le changement climatique, l'éducation des enfants pendant la pandémie, et bien plus encore ! Honnêtement, la publication de ces articles a probablement été la chose la plus satisfaisante que j'ai faite à ce jour avec ma voix et mon moyen d'expression qu'est Massican. Bien plus tard, j'ai réalisé que toutes ces conversations durant la pandémie avaient été créées autour de la table. Ainsi, pour la troisième année du Magazine, le livre de cuisine s’érigeait comme une suite logique ! Pour ce, le chef étoilé de Bravo créé des recettes et des vidéos, et l'écrivain Jordan MacKay, primé par le James Beard Foundation Award, rédige des histoires sur la cuisine et les vins italiens que nous dégustons chaque mois.

DAN PETROSKI

Pour moi, tout ce qui compte vraiment, c'est d'être à table avec quelqu'un que j'aime ; nous mangeons, buvons et discutons des possibilités et des opportunités que l'avenir peut nous apporter, nous rêvons à haute voix.

DAN PETROSKI

Toutes ces années, j'ai rêvé en grand pour Massican, mais j'ai réalisé que je ne pouvais pas le faire seul. J’ai eu ce déclic en passant du temps avec Joe Gallo. Nous avions un engagement partagé, une vision et des objectifs communs ; avec son équipe, ils soutenaient l'identité de ma marque, et j'appréciais leur profonde expertise du marché. En discutant de la manière dont nous allions travailler ensemble, nous avons souligné l'importance d'un partenariat équilibré, où j'aurais le contrôle créatif et opérationnel et la responsabilité de l'intégrité du vin. Ils fourniraient leur expertise du secteur pour les opérations et des ventes de vin, mais au-delà de la logistique, la conversation portait toujours sur une idée de ce que peut être le vin blanc en Amérique.

DAN PETROSKI

Je suis pleinement engagé dans Massican ! Joe Gallo a dit qu'il ne le ferait pas sans moi, et je ne pourrais pas imaginer travailler sur un autre projet. J'ai quitté mon emploi, pour poursuivre cette vision que j'avais en 2006 et 2007, celle d'amener des vins blancs méditerranéens à la table des Américains. Je ne pourrais pas être plus stimulé et soutenu par le soutien que la famille Gallo apporte à cette mission désormais !